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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/271

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sens : Je sauverai celle qui, en Cette vie, comme le raisin et l’olive sont écrasés par le pressoir, était broyée par les épreuves et les serrements de cœur, et affligée, afin qu’elle rendit du vin et de l’huile, et que Jésus bût de ce vin dans le royaume de son Père, et fut oint de cette huile d’une manière plus excellente que tous ceux qui y ont part avec lui. À mon avis, c’est pour qu’il sortît de ce vin du pressoir que Job endura tant de maux, et qu’après avoir donné de ce vin et de cette huile, il lui fût dit : « Vous pensez que j’aie pu vous répondre d’une manière qui ne vous justifierait pas », Job. 40, 1 seqq. selon les Septante. C’est comme s’il tenait ce langage au raisin et a l’olive : Croyez-vous que je puisse vous avoir pressés, affligés et contrits d’une autre façon que celle par où vous produirez du vin et de l’huile ? Le texte poursuit : « Et je recevrai celle qui avait été repoussée. » Dieu nous repousse en quelque sorte, quand il nous abandonne à la tentation. De là le langage de Job : « La visite du Seigneur s’est détournée de moi. » Job. 10, 12. Et ce ne sont pas les justes seuls qui disent : « Maintenant vous nous avez repoussés et couverts de confusion », comme cela est écrit dans le psaume quarante-trois ; mais notre Seigneur et Sauveur lui-même, dans le rôle de la personne humaine dont il s’était revêtu, s’exprime ainsi ; « Vous m’avez repoussé et couvert de dédain ; vous avez éloigné votre Christ ; vous avez renversé l’alliance avec votre serviteur. » Ce sont d’ailleurs bien les justes qui disent dans le psaume quarante-trois : « Maintenant vous nous avez repoussés et couverts de confusion », cela ressort de la suite du psaume : « Tous ces maux sont venus fondre sur nous, et cependant nous ne vous avons point oublié, nous n’avons point commis d’iniquité contre votre alliance, et notre cœur ne s’est point retiré en arrière. » Le Seigneur recevra donc à la fin celle qui avait été mise au pressoir, et il établira en renom et en gloire dans toute la terre les enfants de celle qui était éprouvée et repoussée, c’est-à-dire de l’Église. Mais ces hommes – dont il a rendu le nom célèbre, qui sont-ils, si ce n’est les Apôtres ? Voyez Pierre et Paul et Matthieu et Jean, et vous reconnaîtrez que la promesse faite à Abraham : « Je glorifierai votre nom », a été réalisée en eux. Chaque jour est proclamé dans l’Église, chaque jour est glorifié leur nom ; ce n’est pas qu’il y ait profit pour eux à ce que nous célébrions leur nom – dans l’Église, mais c’est nous-mêmes, qui, en proclamant leur gloire et en lisant leurs écrits, obtenons notre salut. En ce temps-là, continue le texte, lorsque celle qui était dans l’épreuve et repoussée aura été reçue, et que ses enfants auront été établis dans la gloire — car le Seigneur se glorifie de ses athlètes, quand il les voit remporter la couronne, comme il se glorifia contre le diable au sujet de Job ; et c’est pourquoi l’Apôtre, dans la joie que lui donnent les progrès de ses disciples, s’écrie : « Et aussi par votre gloire », – en ce temps-là seront couverts de confusion ceux qui