Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/303

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manifeste la bénédiction. Le ive livre des Rois et l’histoire de Jérémie nous apprennent que ce 9e mois, mois dans lequel Jérusalem nous est montrée assiégée, ne doit pas être pris en bonne part. 2Ro. xxv, 1 ss ; Jer. 30 et 32. Cependant, parce que c’est à la fin de ce 9e mois que sont jetés les fondements du temple, nous pouvons comprendre que Ton n’entreprend la construction du temple du Seigneur qu’en sortant des œuvres mauvaises. Aussi est-ce le vingt-quatrième jour de ce même mois que sont posés les fondements du temple, nombre dans lequel nous trouvons deux fois le nombre douze, et trois fois le nombre huit, et quatre fois le nombre six. Nous en avons déjà traité longuement. Quiconque donc se sera voué au culte du Seigneur, et n’aura point eu de souci de ce patron négligent qui dans le livre d’Esdras, selon l’interprétation des Septante, s’oppose à la construction du temple de Dieu, Esd. 4, 1 seqq. celui-là ne connaîtra pas la mesure de ses fruits et de sa récompense ; soit encore parce qu’il est dit : « Si l’aire apparaît encore sur la terre », celui qui aura semé dans l’esprit, et aura recueilli de l’esprit la vie éternelle, Gal. 6, 1 seqq. n’aura nullement thésaurisé pour la terre, mais toutes ses œuvres et les récompenses de ses œuvres seront recueillies dans les greniers célestes. La vigne aussi, c’est-à-dire la parole de Dieu, dont en chacun le Père est l’agriculteur, et le figuier, c’est-à-dire les dons suaves du saint Esprit, et la grenade, les dogmes de l’Église et la science des Écritures qui sont comparés aux joues de l’épouse dans le Cantique des cantiques, et l’olivier, seront à la fois l’aliment et la lumière du cœur de celui qui aura entrepris d’élever un temple au Seigneur. Que la vigne, le figuier et l’olivier – je néglige un instant, la grenade — se rapportent à la personne du Sauveur, de Dieu le Père et du saint Esprit, nous le lisons pleinement dans ce passage du livre des Juges, où les bois stériles cherchent à se donner un roi ; ils disent tour à tour à la vigne, au figuier, à l’olivier, de vouloir bien régner sur eux, ce que décline autant la vigne que le figuier et l’olivier, dédaignant de régner sur des bois infructueux. Alors ceux-ci s’en vont au bois stérile par excellence, c’est-à-dire au buisson, ce bois épineux, cet arbuste où s’entrelacent les piquants et les arêtes, qui retient tout ce qu’il touche, pique tout ce qu’il retient et se délecte dans le sang des blessures qu’il a faites ; ce n’est pas tout, il fait jaillir le feu de son sein et consume les bois de son empire. Ce buisson sera à nos yeux le démon, et dans la nature de l’arbuste, nous trouverons l’image de sa nature. Or, la vigne, le figuier et l’olivier seront où se trouvera la grenade qui, en raison de la singulière multitude de ses grains, et de la disposition toute géométrique de ses membranes entrelacées et de ses petits casiers tous distincts et cependant renfermés tous sous une même