Aller au contenu

Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

écorce, nous est toujours donné, dans l’Écriture, comme une figure de l’Église. « Et la parole du Seigneur se fit entendre une seconde fois à Aggée, le vingt-quatrième jour du mois, en disant : Parle à Zorobabel, chef de Juda, et dis : J’ébranlerai également le ciel et la terre, et je briserai la force de l’empire des nations, et je renverserai le char et celui qui le monte ; et les coursiers et les cavaliers tomberont, et le guerrier périra par l’épée de son frère. En ce jour, dit le Seigneur des armées : Je te prendrai, Zorobabel, fils de Salathiel, mon serviteur, dit le Seigneur, et je te placerai comme un sceau, parce que je t’ai choisi, dit le Seigneur des armées. » Ibid, 21 et seqq. Les Septante ajoutent « la mer et le désert », mais ne disent pas : « Je briserai la force de l’empire des nations ; » et on peut complètement s’en convaincre par la lecture de leur texte. Remarquons que c’est le même jour, c’est-à-dire le vingt-quatre du neuvième mois, mais sans désignation du nombre du mois, parce qu’il était prophétisé touchant l’avènement et le règne du Christ, que la parole de notre Seigneur se fait une seconde fois entendre à Aggée, non par le ministère d’Aggée, comme précédemment, ni au prophète Aggée, comme dans la quatrième vision, mais simplement à Aggée, c’est-à-dire à celui qui célèbre les fêtes du Seigneur, car ce n’est pas comme devant venir, mais comme venant présentement, qu’il l’annonce et qu’il le voit. Et comme Abraham vit le jour du Christ et fut réjoui ; Jn. 8, 1 seqq. et que Jean montra du doigt l’Agneau de Dieu ; Jn. 1, 1 ss ; ainsi lui, voyant le règne du Fils de Dieu, il célèbre en lui-même toutes les fêtes. Il y a sur ce passage divers sentiments chez la plupart : les uns pensent qu’il est question de son premier avènement ; les autres qu’il s’agit du second, quand il viendra dans sa majesté. Quant à nous, nous admettons les deux, parce qu’il a régné quand il est venu, et qu’il régnera dans la suite. Cependant, si nous l’entendions de la fin du monde, nous dirions ce que l’Apôtre dit aux Corinthiens : Détruisons toute principauté et toute puissance et toute domination, afin que Dieu soit tout en tous. 1Co. 15, 1 seqq. Mais parce que tout cela est mystique et se rapporte à la fin des choses, le Prophète reçoit ordre de parler à Zorobabel seul, en qui nous avons montré un type précurseur de Jésus-Christ, prenant la nature humaine dans la race de David. C’est à lui donc qu’il est dit ce qui doit arriver à la fin, que la figure de ce monde passe, qu’il se fait un ciel nouveau et une nouvelle terre, que le Seigneur ébranle le ciel et la terre, qu’il détruit toute principauté, toute domination et toute force et dissipe les rois des rois, ou, comme porte l’hébreu, des royaumes ; qu’il brise toute puissance adverse, afin qu’à ceux-là mêmes qui auparavant tenaient l’empire et le sceptre d’autres nations, profite le renversement de leur trône ; et que toute cause de guerre se trouvant désormais bannie, s’établisse l’empire