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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/457

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tenant au sens spirituel. Israël « homme » ou « sentiment voyant Dieu », ou bien encore et mieux, croirais-je, « l’homme droit de Dieu », est aimé du Seigneur et veut connaître la raison de l’amour dont il est l’objet. Le Seigneur répond : Esaü et Jacob descendent de la môme race, voulant dire que les vices et les vertus ont une môme source, le cœur, attendu que nous inclinons par suite du libre arbitre et selon notre volonté, d’un côté ou de l’autre. Mais les défauts naissent d’abord dans l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, et plus tard l’âge mûr les corrige et les extirpe. Le frère aîné est grossier et amateur de sang ; la chasse, les forêts et les bêtes font ses délices. Le jeune est doux, simple et reste tranquillement au logis. Dieu fait des terres de l’Idumée une solitude et il ne permet pas que quelque chose de la terre se développe et demeure à jamais. Si une méchante audace s’efforce de relever ce qui a été détruit par la parole de Dieu, le Seigneur se déclare l’adversaire de tout ce qui est l’ouvrage des vices, et, après que tout sur les terres ennemies se trouve renversé, alors nous pouvons voir les yeux d’Israël et les saints dire : « Que le Seigneur soit glorifié dans les terres de ceux dont l’âme voit Dieu. » L’amour ou la haine de Dieu est le résultat sans doute de la prescience de l’avenir ou de nos œuvres d’autre part nous savons que Dieu aime tout, et ne déteste rien de ce qu’il a créé, Sag. 11, 1 ss ; mais sa charité revendique spécialement ceux qui sont les ennemis et les contradicteurs des vices. Par contre, il déteste ceux qui aspirent à faire revivre ce que Dieu à détruit. Quand nous disons que Dieu hait, c’est humainement que nous parlons, comme qu’il pleure, qu’il se plaint, qu’il s’irrite. Quand donc nous voyons qu’il hait les méchants, évitons ce que nous comprenons devoir exciter sa haine.

« Le fils honore son père et le serviteur son maître ; si donc je suis votre père, où est l’honneur qui m’est dû ? et si je suis votre maître, où est le respect que vous me devez ? dit le Seigneur des armées. » Mal. 1, 6. Les Septante : « Le fils glorifie son père et le serviteur craindra son maître. Et si je suis votre père, où est la gloire pour moi ? Et si je suis votre maître, où est le respect pour moi ? dit le Seigneur tout-puissant. » Bien qu’avant votre naissance, j’aie commencé de vous aimer en Jacob comme des fils, néanmoins voyez quel nom vous choisissez pour me donner, celui de père ou de maître. Si vous m’acceptez pour père, rendez-moi l’honneur dû au père, et la piété filiale qu’il mérite ; si vous me prenez pour maître, pourquoi me méprisez-vous ? pourquoi ne craignez-vous pas votre maître ? Il parle à ceux qui sous la conduite de Zorobabel, de Jésus fils de Josédec, et du prêtre Esdras, et de Néhémie, sont revenus de la captivité de Babylone, Esd. 3, 1 seqq. et qui, ayant établi l’autel, n’avaient encore ni relevé le temple, ni bâti les