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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/471

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non la justice de la cause, mais les personnes, sans égard pour le pauvre, quoique juste, et traitant le riche inique avec honneur et bienveillance. C’est à ceux-là qu’il est dit dans le psaume quatre-vingt-unième : « Jusques à quand jugez-vous l’iniquité et avez-vous égard à la personne des pécheurs ? » Psa. 71, 2 ; et Paul ne dit-il pas aux Galates : « Dieu ne fait pas acception de la personne de l’homme. » Gal 2, 6. C’est pleinement aussi que l’apôtre Jacques blâme et condamne ce péché. Jac. 2, 1 seqq. Tout ce qui est dit à l’ancien peuple, regardons-le comme dit aussi à nous-mêmes, afin qu’avec plus de soin encore nous nous éloignions des vices et n’ayons dans la loi égard à personne, et que, en vrais adorateurs de Dieu que nous sommes, nous ne préférions jamais le mensonge à la vérité.

« Est-ce que nous n’avons pas tous le même Père ? Est-ce que le même Dieu ne nous a pas tous créés ? Pourquoi donc chacun de nous méprise-t-il son frère, en violant le pacte de nos pères ? Juda l’a violé et l’abomination est entrée dans Israël et dans Jérusalem, parce que Juda a souillé ce que Dieu avait sanctifié et qu’il avait en affection, pour s’allier à la femme d’un culte étranger. Le Seigneur perdra celui qui à commis ce crime, le chassera, maître ou disciple, des tentes de Jacob, quelque présent qu’il offre au Seigneur des armées. » Mal. 2, 10 et seqq. Les Septante : « Est-ce que vous n’avez pas tous le même Père ? Le même Dieu ne vous a-t-il pas créés ? Pourquoi chacun a-t-il délaissé son Père pour rendre abominable le testament de vos pères ? Judas a été abandonné et l’abomination est entrée dans Israël et dans Jérusalem, parce que Judas a souillé ce qui ôtait saint, ce en quoi le Seigneur se complaisait ; il est allé trouver des dieux étrangers. Que le Seigneur perde l’homme qui à fait ces choses, et qu’il soit expulsé des tentes de Jacob et du nombre de ceux qui sacrifient au Seigneur tout-puissant. »

Avant de traiter de ce chapitre, exposons la tradition des Hébreux et mettons en lumière la teneur des Écritures. Nous lisons dans le volume qui porte le titre d’Esdras, ces paroles d’Esdras pariant de lui-même : « Les princes vinrent me trouver en disant : Le peuple d’Israël, ni les prêtres, ni les lévites ne sont point séparés des abominations et des peuples de la terre, les Chananéens, les Ethéens, Phéréséens, Jébuséens, Ammonites, Moabites, Égyptiens et Amorrhéens. Ils ont pris, en effet, de leurs filles pour eux et leurs enfants, et ils ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays. Et les princes et les magistrats ont été des premiers à commettre cette transgression. Lorsque j’eus entendu ce langage, je déchirai mon manteau et ma tunique, j’arrachai les cheveux de ma tête et ma barbe, et je m’assis accablé de chagrin. » Esd. 4, 1 et seqq. Et encore il suit : « Et il s’est trouvé des fils de prêtres qui