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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/65

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du vide, ce sont les mérites des justes, dont l’Apôtre a dit : « Édifiés sur les fondements des Apôtres et des Prophètes. » Eph. 2, 20. De même que les Apôtres, les Prophètes et tout le chœur des martyrs sont les fondements pleins de force de la terre, de même, d’après les Septante, les vallées et les gorges sont appelées les fondements de celui qui a reçu l’image de l’homme terrestre. Le Seigneur entrera donc en jugement avec son peuple, et le débat aura lieu entre lui et Israël. Il pouvait, comme Dieu, infliger les châtiments au peuple pécheur, à cause de ses crimes ; mais il veut paraître juste plutôt que puissant, et il appelle en jugement les pécheurs, conformément, à ce mot du Prophète ; « Venez, et soyons jugés, dit le Seigneur ; » Isa. 43, 26 ; il presse le peuple d’Israël, s’il peut alléguer quelque raison, de le faire en présence des Anges et de toute créature, afin que le Seigneur soit trouvé juste dans ses paroles, et qu’il soit vainqueur quand il entrera, en jugement. Psa. 50.
« Mon peuple, que vous ai-je fait, et en quoi vous ai-je donné sujet de vous plaindre ? répondez-moi. Est-ce à cause que je vous ai tiré de l’Égypte, que je vous ai délivré d’une maison d’esclavage, et que j’ai envoyé pour vous conduire Moïse, Aaron et Marie ? Mon peuple, souvenez-vous, je vous prie, du dessein que Balac, roi de Moab, avait formé contre vous, et de ce qpe lui répondit Balaam, fils de Béor, et de ce que j’ai fait entre Settim et Galgala, afin que vous reconnaissiez combien le Seigneur est juste. » Mic. 6, 3 et seqq. Les Septante : « Mon peuple, que vous ai-je fait, ou en quoi vous ai-je contristé, ou en quoi vous ai-je donné sujet de vous plaindre ? Répondez-moi. Est-ce parce que je vous ai retiré de l’Égypte, que je vous ai racheté d’une maison d’esclavage, et que j’ai envoyé pour vous conduire Moïse, Aaron et Marie ? Mon peuple, sou venez-vous de ce qu’avait médité contre vous Balac, roi de Moab, et de ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, et de ce que j’ai fait de Schènis à Gai gai, afin qu’on reconnût la justice du Seigneur. » Au lieu de justice, Symmaque dit « les miséricordes », et tous les interprètes ont transcrit le mot hébreu settim, que les Septante ont rendu par Schènis. C’est le lieu où Balac, roi des Moabites, rassembla son armée contre Israël ; il porte le même nombre que des arbres qui naissent encore aujourd’hui dans le désert du mont Sina. Partout où les Septante rapportent que l’arche d’alliance ou l’autel et le tabernacle furent faits de bois incorruptibles, le texte hébreu porte de « bois de Settim », arbustes semblables à ce que nous appelons vulgairement aubépine ! Aussi je pense que les Septante avaient traduit par Sehinos, lentisque, et que peu à peu l’erreur des copistes a fait qu’on a lu Schoinos, corde, au lieu de Schinos. Dieu s’adresse donc au peuple d’Israël pour le provoquer en jugement, et il lui