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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/104

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désir de remplacer les frères par les Sœurs de la Congrégation ou par les religieuses de l’Hôtel-Dieu. En réponse, le ministre écrivait, en 1743, au gouverneur et à l’intendant d’examiner ce projet avec l’évêque. Il semblait donc que M. Normant allait échouer dans sa tentative de placer Mme d’Youville à l’Hôpital Général, quand les frères eux-mêmes vinrent au-devant de ses désirs, en offrant leur démission, le 19 octobre 1745.

Les chefs de l’Hôpital ne s’étant pas encore entendus au sujet de l’arrangement proposé par l’évêque, la démission des frères ne fut pas acceptée immédiatement et le ministre écrivit à Mgr de Pontbriant, le 31 mars 1747 : « Dans la situation où se trouvent les affaires de l’Hôpital, il devient tous les jours plus pressant de prendre un arrangement capable d’en empêcher le dépérissement entier. Lorsque M. de la Jonquière arrivera dans la colonie, il faudra travailler avec lui et avec M. Hocquart, afin que, sur le compte que vous et ces messieurs rendrez de vos vues, je puisse faire donner l’approbation du roi. »[1]

Mais M. de la Jonquière ayant été fait prisonnier sur mer par les Anglais, M. de Beauharnois, l’évêque et l’intendant se virent obligés d’agir avant son arrivée dans la colonie. Les Frères Hospitaliers étaient réduits à deux, que leur grand âge rendait incapables de servir les quatre pauvres qui restaient dans

  1. Archives de la Marine, Paris, 1747.