noms ont été conservés. Ce sont Mlles Thaumur, Demers, Rainville, Laforme, Véronneau, et Mlle Despins, qui demeurait avec Mme d’Youville comme pensionnaire depuis neuf ans.
Sous sa direction intelligente et énergique, tout changea bientôt d’aspect dans la maison : elle fit nettoyer et blanchir de la cave au grenier ; les pauvres, qui avaient manqué des soins les plus élémentaires de propreté, furent lavés, peignés et habillés convenablement. Les modestes revenus que Mme d’Youville avait réussi à conserver et à accroître par son travail et son économie, furent employés à la restauration de la maison, mais ils ne suffirent pas et elle fut obligée d’emprunter pour faire exécuter certains ouvrages indispensables.
Le public commençait à se rendre compte du changement que la présence de la nouvelle directrice avait apporté dans l’Hôpital. Le gouverneur, l’évêque et l’intendant se félicitaient de l’y avoir appelée ; malheureusement, le départ de M. Hocquart vint changer cet état de choses, qui semblait rencontrer l’approbation générale.
L’arrangement provisoire conclu avec Mme d’Youville, avec la promesse de lui laisser la direction permanente de l’Hôpital, n’avait pas encore été sanctionné par la cour. Le ministre avait écrit, le 12 février 1748, au gouverneur et à l’intendant : « Dans la situation où se trouvaient les affaires de l’Hôpital, il convenait sans doute de prendre des mesures