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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/126

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plus parfaite, une pauvreté absolue, une humilité profonde, une obéissance aveugle, une simplicité d’enfant : toutes ces vertus, jointes à une mortification constante, à une pureté irréprochable, à une fidélité exacte au règlement et à une charité sans bornes pour les pauvres, sont, en abrégé, les principes et la règle de conduite adoptés dès le début de l’Institut des Sœurs de la Charité.

Après le premier incendie de la maison, Mme d’Youville, désirant vivre plus pauvrement et avec un plus grand détachement, rédigea ce que l’on a appelé depuis les « engagements primitifs », qu’elle adopta et fit accepter par ses compagnes, toutes y apposant leur signature, le 2 février 1745. Dans ces engagements, qui sont toujours restés les mêmes et que les sœurs signent encore le jour de leur profession, elles promettent de vivre dans une union et une charité parfaites, sous la conduite des supérieurs qui leur seront donnés et dans une obéissance complète à la supérieure générale.

Elles mettent en commun tous leurs biens, dont elles font don complet et entier aux pauvres, et s’engagent à consacrer leur temps, leur industrie, toute leur vie même au travail, dont le produit sera employé à la subsistance des malheureux, qu’elles recevront en aussi grand nombre qu’il leur sera possible d’en loger. Voilà la substance et l’esprit des premières règles établies par Mme d’Youville et qu’elle avait grande hâte de faire approuver par l’évêque.