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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/232

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Un jour, une sœur ayant pris dans le réfectoire du bois pour chauffer la salle dont elle était chargée, Mme d’Youville l’obligea de remettre ce bois où elle l’avait pris, lui faisant observer qu’il n’était pas juste de donner ainsi de l’ouvrage à sa sœur préposée au réfectoire, pour s’en éviter à elle-même.

Une autre fois, Mme d’Youville, en passant dans le corridor, entendit une discussion assez animée dans une des pièces de la maison. Elle entra et se fit mettre au courant de ce bruit peu habituel. Apprenant qu’une des anciennes sœurs s’était permis des paroles vives envers plusieurs de ses compagnes plus jeunes, elle obligea la coupable, malgré son âge, à réparer sa faute à l’instant par un acte d’humilité.

Elle réussit ainsi à maintenir l’esprit de justice, de douceur et d’union parmi ses filles et parmi toutes les personnes de sa maison, et cependant, tout en se faisant craindre et respecter, elle était aimée et chérie comme une mère, parce qu’elle était également juste pour tous et qu’on se plaisait à reconnaître que ses réprimandes étaient méritées, ses corrections impartiales et ses avis charitables.

Son esprit de justice la portait aussi à reconnaître les services des pauvres de la maison qui travaillaient pour l’aider, et, à certaines époques de l’année, elle leur donnait des récompenses.

Mme d’Youville s’acquitta avec la plus scrupuleuse équité des dettes dont elle s’était chargée en deve-