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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/233

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madame d’youville

nant directrice de l’Hôpital, et cela malgré l’incendie qui l’obligea de rebâtir et de se meubler de nouveau.

Elle remboursa quinze mille livres, qu’elle avait empruntées au Séminaire, sans faire valoir la diminution des ouvrages, ni la disette, ni aucun autre de ses embarras.

Nous avons vu que peu de temps après avoir acheté la seigneurie de Châteauguay elle fut réduite à la dernière détresse par l’incendie de sa maison. Cependant elle ne songea même pas à demander d’être déchargée de ses obligations, car elle se considérait liée en justice et tenue de remplir ses promesses.

Dans tous les embarras qui lui furent suscités pendant sa vie, Mme d’Youville observa toujours la vertu de justice envers tous. Elle lutta, elle expliqua sa conduite, elle fit valoir ses droits auprès des autorités ; mais nulle part nous ne trouvons dans sa vie qu’elle se soit plainte de ceux à qui elle avait à s’adresser. Elle souffrait en silence et n’avait recours qu’à Dieu : c’est de sa toute-puissance qu’elle attendait tout secours.

Mme d’Youville évita toujours toute sorte de procès ; si elle avait une difficulté, elle proposait aussitôt de s’en rapporter à des arbitres et de terminer le différend à l’amiable. Il s’éleva un jour un différend entre elle et Mme la baronne de Longueuil, au sujet des limites des terres de l’Hôpital et de celles de cette