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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/301

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madame d’youville

avec générosité ce fardeau qui lui avait d’abord semblé si lourd qu’elle en était écrasée.

Elle s’appuya beaucoup sur les conseils de M. Roux, grand-vicaire, qui succéda à M. Brassier comme supérieur du Séminaire, et lui obéit comme la dernière des novices. « Lorsque M. le Supérieur ou le père spirituel désirait qu’on fît quelque chose dans la maison, » écrivait l’une des filles de la Mère Coutlée, ou qu’il faisait seulement entrevoir quelque souhait, nous ne pouvions plus connaître le goût de notre mère sur la chose indiquée ou proposée, et sa seule réponse était celle-ci : Dieu ne demande de nous, mes chères sœurs, que notre obéissance, mais obéissons sans réplique et de bon cœur. »

Intelligence supérieure, esprit fin, caractère affectueux et gai, la Mère Coutlée possédait toutes les qualités qui gagnent les cœurs.

Habile à conduire les affaires temporelles de la maison sous la Mère Despins, la nouvelle supérieure ne s’en désintéressa pas lorsqu’elle l’eut remplacée, et, dès que le calme fut un peu rétabli en France après la grande tourmente de 1789, la Mère Coutlée commença des démarches auprès du gouvernement français pour obtenir l’indemnité sur laquelle la Mère d’Youville avait compté. En 1802, elle se mit en rapport avec le procureur du Séminaire de Paris pour lui demander de faire valoir sa réclamation pour le remboursement des rentes sur l’État que possédait l’Hôpital avant la cession du pays à