dans le procès de béatification de la fondatrice, Mgr l’archevêque Fabre et Monsieur le chanoine Bruchési (qui avait remplacé Monsieur Harel, comme notaire apostolique) me renouvelèrent la même demande, et Mgr Bruchési y mit tant d’insistance et m’y encouragea si bien que je me décidai et me mis bientôt à l’œuvre.
Certaines parties de mon travail ont été difficiles ; ainsi l’appréciation des sentiments intimes de Mme d’Youville et de ses impressions sur les personnes et les choses de son temps était presque impossible, car elle a peu écrit, et à part quelques lettres d’affaires dans lesquelles se manifestent son abandon à la divine Providence et sa grande confiance dans le Père Éternel, on ne trouve rien d’elle. Ses instructions à ses filles, ses avis, ses exhortations ont été transmis verbalement par les premières mères à celles qui leur ont succédé. Les archives de ce temps ont été négligées et c’est pour combler cette lacune que M. Sattin s’est hâté de recueillir, de la bouche de la Mère Coutlée, les traits saillants de la vie de la fondatrice. Ses filles admiraient les grandes vertus de leur mère, elles avaient pour elle la plus profonde vénération, mais elles ne songeaient pas à noter les grandes choses accomplies sous son administration.
J’ai donc été obligée de me borner aux faits cités par M. Dufrost et M. Sattin, et j’ai surtout emprunté à M. Faillon les détails qu’il a pu recueillir dans