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madame d’youville

esprit de foi et d’abandon à la volonté divine. Mais Dieu, qui se plaît souvent à éprouver les siens afin de mieux faire briller leur vertu, ne devait pas tarder à les secourir. À peine avaient-elles pris leur détermination que M. Laronde, un des commis de la Compagnie de la Baie d’Hudson, usant de son influence auprès du bourgeois, le fit consentir à continuer le voyage avec la Sœur Lagrave, malgré le retard que cela pouvait causer.

Cette bonne nouvelle remplit les sœurs de joie. « Vous comprenez notre bonheur, » dit Sœur Valade, « surtout celui de Sœur Lagrave, qui avait passé par une véritable agonie en faisant ce sacrifice. Pour moi, je ne mangeais plus, je n’avais plus ni faim ni soif devant cette dernière inquiétude. »


Disons ici en passant, et avant de quitter Fort-William, que c’est du lac Nepigon que M. de la Vérandrye, oncle de la Vénérable Mère d’Youville, partit pour l’expédition qui lui fit découvrir le Nord-Ouest. Durant l’hiver de 1730 à 1731, il poursuivit sa route jusqu’au Fort-William, situé à l’embouchure de la rivière Kaministiquia, au fond de la baie du Tonnerre. Ce ne fut cependant que trois ans plus tard qu’il se rendit jusqu’à la rivière Winnipeg, où il bâtit le fort Maurepas. Il avait déjà construit, les années précédentes, en parcourant ce pays, le fort Saint-Pierre sur le lac à la Pluie et le fort Saint-Charles sur le lac des Bois.