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Après quelques jours de voyage sur le lac Huron, les sœurs arrivèrent au Sault-Sainte-Marie, où elles s’arrêtèrent. Depuis leur départ, elles n’avaient côtoyé que des rivages sans culture, des rochers abrupts, des bois embrasés ; au Sault elles retrouvaient un peu de vie. Cependant il fallait se rembarquer ; mais elles étaient rassurées par la présence de deux prêtres missionnaires qui devaient les accompagner, MM. Laflèche et Bourassa, recrutés par Mgr Provencher dans son dernier voyage. Ce fut donc avec un nouveau courage que, cette fois, elles entrèrent dans leur canot, qui bientôt glissait sur les eaux du lac Supérieur.

Les voyageurs arrivèrent à Fort-William le 29 mai. Une nouvelle épreuve attendait ici les religieuses. Comme nous l’avons vu, depuis l’accident arrivé à Sœur Lagrave, il avait fallu la porter chaque fois qu’il y avait une marche à faire. Le voyage en avait été retardé, et le bourgeois qui commandait l’expédition ne voulait plus se charger de la malade. Lorsque cette décision leur fut annoncée, les bonnes sœurs en furent atterrées. Il fallait cependant en prendre son parti, et il fut décidé que Sœur Saint-Joseph resterait auprès de la Sœur Lagrave pour la soigner et que les deux autres continueraient leur voyage.

On peut juger de la tristesse de ces pauvres religieuses à la pensée de se séparer de leur chère infirme. Elles se résignèrent cependant, soutenues par leur