Aller au contenu

Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
vie de

verdure des bois et des champs, avec son toit aigu et sa pierre blanchie par ce ciment de chaux et de sable qui donnait tant de solidité aux constructions des premiers colons. Toute la famille réunie l’attendait sur le seuil de la maison : sa mère, toute fière de cette gracieuse enfant qui allait bientôt lui être si utile ; ses frères et sœurs, curieux de revoir cette sœur aînée dont on leur avait tant parlé chaque jour.

Mais elle, bien que toute pénétrée de la joie du retour, n’avait cependant pas distrait sa pensée de la tâche qu’elle se sentait heureuse de venir remplir auprès de sa mère. Gaie et animée, elle parcourt la maison avec ses sœurs, jette un coup d’œil sur le jardin, visite les dépendances et se rend compte bien vite de la part de travail qui l’attend dans le domaine.

Elle l’avait dit à ses maîtresses, elle l’avait redit à ses compagnes, sa pauvre mère attendait avec impatience son retour au foyer domestique ; aussi devint-elle bientôt une aide précieuse pour Mme de La Jemmerais et une seconde mère pour ses frères et sœurs.

Dans la maison de sa mère, au milieu de sa famille, elle devait être aussi infatigable que nous la verrons plus tard à l’Hôpital Général. Aussi son fils, dans une biographie manuscrite, nous la peint-il ainsi : « À douze ans, lorsqu’elle revint chez sa mère, elle donna des preuves du profit qu’elle avait tiré de la