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établissements de Ville-Marie, à l’époque où Mme d’Youville vint l’habiter.

Au pied du mont Royal, où le pieux Maisonneuve avait planté la croix, non loin du fleuve, étaient groupées les habitations des différentes familles de la ville, parmi lesquelles nous mentionnerons, en passant, les noms de Beaumont, Leverrier de Bonne, de Montigny, etc.

La rue Notre-Dame traversait la ville dans toute sa longueur, et sur son parcours se rencontraient les principaux édifices.

À l’extrémité ouest de cette rue se trouvaient le monastère et l’église des Récollets.[1] Ces religieux, invités en 1614 par Champlain à venir dans la colonie, avaient immédiatement sollicité de Rome la permission nécessaire. Le pape Paul v, prenant cette demande en considération, manda au nonce de Paris, Ubaldini, d’accorder verbalement l’autorisation demandée, et les Récollets arrivèrent au pays en 1615. Plus tard, un bref pontifical les confirma dans leur mission, les autorisant à rester seuls missionnaires du pays ; mais en 1624, ils invitèrent les Jésuites à venir les rejoindre comme auxiliaires, et ceux-ci arrivèrent l’année suivante (1625).

À l’extrémité est de la rue Notre-Dame, à l’endroit aujourd’hui occupé par le Palais de Justice et

  1. L’église a été démolie en 1866 pour faire place à de grands magasins, d’une location difficile. Longtemps cette vieille relique a servi de lieu de réunion à la Congrégation des Hommes. N’aurait-on pas dû faire tous les sacrifices pour la conserver ?