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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/76

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vie de

qui sont autant de liens dont la femme sait l’enlacer et qui, avec la tendresse d’un amour vrai et dévoué, aident souvent à assouplir les natures les plus difficiles ! Si Mme d’Youville avait eu la jouissance si légitime d’avoir son foyer domestique, ce petit royaume qui sied si bien à la femme, n’est-il pas permis de supposer qu’elle aurait pu retenir l’affection de son mari ? L’influence de sa belle-mère écartée, la jeune femme aurait peut-être pu, avec sa grande douceur, réussir à changer cette nature rebelle. Soumis à la seule influence de cette femme charmante et bonne, la rude nature de M. d’Youville aurait pu se façonner à cette vie d’affection, de confiance et d’entente qui s’impose si facilement au commencement et qui peut ensuite durer toujours. Malheureusement Mme d’Youville fut forcée d’aller habiter chez sa belle-mère et, comme il arrive souvent, Dieu le permettant ainsi pour la sanctification des siens, il se trouva que la belle-mère et la bru étaient d’une humeur et d’un caractère tout différents.

Loin de vouloir faire quelques concessions à la femme de son fils, la mère de M. d’Youville exigea que sa belle-fille s’enfermât chez elle, comme si elles avaient été toutes deux du même âge, et la pauvre jeune femme se trouva condamnée à une vie triste et monotone.

Sans être ni frivole ni mondaine, Mme d’Youville aurait aimé à se parer et à fréquenter la société. « Le