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madame d’youville

temps, on se plaignait amèrement de la conduite de l’évêque de Québec, M. Dosquet, envers les frères, à qui il avait refusé le privilège de recevoir des novices. Ceci n’était que le début d’une foule de tracasseries que l’on devait susciter à la fondatrice.

Malgré l’agitation de ses ennemis, Mme d’Youville persista dans son projet. Sa douceur, son humilité, sa charité finirent par les désarmer. Ils furent obligés de s’incliner devant sa vertu, que les tempêtes n’avaient pu faire courber. Nous les verrons même, plus tard, définitivement gagnés à sa cause, prodiguer leurs efforts pour lui garder cet hôpital que l’on craignait tant alors de voir tomber entre ses mains.

Ces premiers obstacles surmontés, Mme d’Youville s’empressa de recevoir de nouveaux pauvres chez elle. Son temps et celui de ses compagnes se partageaient entre le travail et la prière ; leur règlement leur avait été donné par M. Normant.

En entrant dans sa maison, Mme d’Youville avait voulu s’y ménager un oratoire, où elle venait chaque jour réciter le chapelet avec ses compagnes, ainsi que le petit office de la Sainte-Vierge. Chaque mois, elle faisait dès lors un jour de retraite. C’est dans ce petit sanctuaire qu’elle dit à Dieu et à Marie ses premiers désirs, qu’elle fit ses premières promesses. En attendant le grand privilège de posséder Notre-Seigneur sous son humble toit, Mme