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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/96

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vie de

d’Youville allait chaque matin entendre la messe dans une église et y recevoir la sainte communion.

Cette même année 1738, une maladie grave vint faire douter du succès de sa fondation. On employa tous les moyens humains, on eut recours à toutes les prières pour obtenir la guérison d’une mère déjà si tendrement aimée : Dieu semblait sourd à toutes les supplications. La fondatrice souffrait d’un mal sérieux au genou, qu’elle avait contracté en se rendant à l’église dans la neige et les froids de l’hiver, et tous les secours de l’art avaient été impuissants à la soulager. Cette épreuve devait durer sept ans, et ce ne fut qu’après cette longue période d’inaction que Mme d’Youville fut guérie tout à coup et lorsque les remèdes avaient été abandonnés. « Cette guérison fut considérée comme un miracle par toutes ses compagnes, » dit M. Dufrost. Le ciel, avant de faire éclater sa puissance, avait voulu éprouver Mme d’Youville par une longue et pénible réclusion ; en effet, combien ne dut-elle pas mériter, elle si active, si énergique, si vaillante, qui se voyait incapable de marcher et d’agir !

Pendant que Mme d’Youville était ainsi clouée sur sa chaise, elle eut la douleur de voir mourir une de ses compagnes : Mlle Catherine Cusson, dont la santé était fortement ébranlée par les privations, le travail et les sorties matinales de chaque jour, fut atteinte d’une fluxion de poitrine et mourut, le 20 février 1741.