moderne n’avait pensé à employer, pour la petite monnaie, un bronze bien choisi, lorsque le gouvernement du dernier empereur des Français entreprit en 1852 la refonte des sous anciens. Cette opération eut un grand succès.
Entre les années 1853 et 1867, on frappa une quantité de sous d’une valeur nominale de cinquante millions de francs environ, consistant en huit cents millions de pièces, et pesant onze millions de kilogrammes ; plus tard on y ajouta une émission d’environ deux cents millions de pièces. Le succès de l’expérience ne laissa presque rien à désirer. Les pièces de cinq et de dix centimes qui circulent maintenant en France sont des modèles de bon monnayage, avec une empreinte peu saillante, mais nette et distincte. Elles furent acceptées sans difficulté par le public, quoique leur poids fût celui des sous qui avaient été repoussés lors de la révolution, c’est-à-dire un gramme par centime : enfin elles résistent bien au frai.
Le bronze employé consiste en 95 parties de cuivre, quatre d’étain, et une de zinc. Il est beaucoup plus dur que le cuivre, et cependant il reçoit très-bien l’empreinte du coin, et la conserve longtemps. Il ne peut être frappé qu’à l’aide d’un balancier assez puissant, ce qui rend la contrefaçon presque impossible. À peine se corrode-t-il par l’exposition à l’air ou à l’humidité ; il acquiert seulement une patine naturelle, formée par une couche mince d’oxyde de cuivre, qui fait ressortir les parties usées du dessin et augmente la beauté de la pièce.
Depuis lors, des monnaies de bronze ont été frappées par les gouvernements d’Angleterre, des États-Unis, d’Italie et de Suède, et il parait probable qu’elles remplaceront partout les monnaies de cuivre. Le gouvernement allemand commence maintenant à employer le bronze pour les pièces d’un pfennig.
Les vieilles monnaies de cuivre du Royaume-Uni ont été remplacées, depuis une quinzaine d’années, par une série beaucoup plus commode et plus élégante de pence, de demi-