On dit que saint Louis, le grand roi de France, se trouvant fort dépourvu de petite monnaie pour payer ses soldats, imagina de faire tailler de petits bouts de fil d’argent, du poids de neuf et de dix-huit grains, et de les faire attacher sur des morceaux de cuir estampé. L’argent donnait la valeur à ces monnaies, le cuir servait à les manier, et à empêcher que le petit bout de métal ne se perdit. À des époques plus récentes, des pièces composites, dont le centre était formé d’argent avec un anneau de cuivre, ont été exécutées sur des principes semblables. Un modèle de penny de ce genre est d’un aspect agréable et de dimensions commodes, mais parait soulever plusieurs objections. Les frais de monnayage seraient considérables ; il serait difficile d’exécuter les pièces avec assez de perfection pour que la pièce centrale ne se détachât jamais ; le contact de métaux différents produirait une action électro-chimique, et le cuivre serait corrodé ; enfin il serait difficile de distinguer tes pièces fausses d’argent introduites par le faussaire. Des pièces composites d’un genre analogue furent frappées en France sous Napoléon Ier, vers 1810, mais n’eurent jamais cours. Des pennys formés d’un centre de cuivre avec un rebord de laiton ont été employés en Angleterre, et des pence, des demi-penny ou des farthings d’étain, avec un bouton de cuivre inséré au centre, furent longtemps en usage, et se trouvent en abondance dans les cabinets des numismates.
On savait, même dans les âges préhistoriques, qu’une faible quantité d’étain communiquait de la dureté au cuivre, et les nations anciennes étaient familiarisées avec l’emploi du bronze ainsi obtenu. En France le gouvernement de la révolution fondit les cloches des églises, après les avoir saisies, et les sous de cloche, ainsi qu’on les appelait, faits avec ce métal, étaient supérieurs aux pièces de cuivre pur. Cependant, et le fait est assez curieux, aucun gouvernement