Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/192

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Frédéric-le-Grand pour remplir son trésor épuisé par les guerres, étaient d’une nature analogue ; mais ils produisaient des intérêts.

La terre est assurément une des meilleures garanties pour assurer le paiement final d’une dette, et par conséquent elle est d’un emploi très-convenable quand l’argent est prêté à longue échéance. Mais les billets représentatifs se proposent d’être équivalents à des sommes d’or payables sur demande, et rien n’est moins facile que la terre à convertir en or au besoin. À cet égard une réserve en propriétés réelles ne vaut pas une réserve en bons du Trésor ou en Consolidés.

On a généralement soutenu cette méthode de se procurer le papier-monnaie, en disant que la quantité de monnaie en circulation pourrait être par là grandement accrue, et la richesse de la nation augmentée. Il serait cependant aisé de montrer qu’une augmentation dans la quantité de monnaie en circulation doit amener une réduction dans la valeur de cette même monnaie. L’industrie étant dans un état donné, on n’a besoin que d’une certaine quantité de numéraire ; et si les billets étaient réellement convertibles en quantités déterminées de terre ou de toute autre marchandise réelle, les billets en excès finiraient toujours par être présentés en paiement. Supposer qu’on peut rendre la circulation égale, en valeur totale, à une partie considérable des terres d’un pays, c’est une absurdité évidente.

9o règlement fondé sur le change avec l’étranger.

Il y avait, au commencement du siècle, une théorie fort en faveur parmi les directeurs de banques : c’est qu’une circulation en papier pouvait se régler uniquement en observant le taux des changes avec l’étranger, et en restreignant L’émission quand la baisse du taux et l’exportation des espèces montraient une dépréciation du papier. C’était une des méthodes proposées en opposition au célèbre Bullion Report, et si l’on veut avoir une idée des discussions interminables qui eurent lieu à ce sujet, on en trouvera le résumé dans le Traité de M. Macleod sur les Banques, vol. II, chap. ix.