paiement des billets sur présentation implique la possession d’une quantité parfaitement suffisante d’or et d’argent ; et, s’il n’y a pas dans le pays assez de lingots et d’espèces, il n’est pas de titres ni d’engagements de payer a une échéance ultérieure qui puissent en tenir la place.
Beaucoup de théoriciens ont soutenu, que pour assurer le remboursement des billets nous ne devons pas nous en tenir à une seule marchandise, c’est-à-dire a l’or, mais que nous pouvons à cet effet hypothéquer la terre, les maisons et tout autre genre de propriété réelle immobilière. Le célèbre projet de J. Law était de cette nature. Dans son remarquable traité intitulé Considérations sur la monnaie et le commerce, et Projet pour fournir de la monnaie à la nation, traité publié en 1705, il parle de nommer des commissaires pour monnayer des billets qui seraient reçus en paiement quand ils seraient présentés ; ce qui veut dire, je présume, qu’ils auraient le cours forcé. Il propose successivement trois manières d’émettre ces billets sur la garantie de biens-fonds : la première et la plus simple était de les prêter aux propriétaires territoriaux à l’intérêt ordinaire, dans la proportion de la moitié ou des deux tiers de la valeur de leurs biens. Il essaye de prévenir la dépréciation des billets en ayant soin que les prix soient toujours évalués en monnaie d’argent.
Les assignats du gouvernement révolutionnaire français représentaient des terres assignées, c’est-à-dire des domaines confisqués sur l’Église et les émigrés. Ils devaient être retirés et détruits à mesure que les terres seraient achetées par le public. Mais, comme le prix de la terre n’était pas fixé, on n’établissait aucune proportion entre la terre et le papier, et aucune quantité de terre ne pouvait empêcher les assignats de tomber, comme ils firent, jusqu’au deux-centième de leur valeur originelle. Plus tard, lorsqu’on émit des mandats, on essaya de fixer dans ces mandats le prix de la terre : mais cette tentative échoua encore. Les billets inconvertibles, représentant des terres hypothéquées, qui furent émis par