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paiements en numéraire ; le courtier porte les primes au crédit des assureurs, et les pertes à leur débit ; il ne paie ou n’encaisse, pour régler la balance, que lorsqu’elle est considérable.

Afin de représenter le système très-complexe de crédit mutuel organisé par les banquiers d’un grand pays, nous devrons avoir recours à l’usage des diagrammes. Je ferai donc remarquer que le cas, ou type, le plus simple du crédit mutuel est représenté par la formule

P — Q

Chacune des lettres P et Q désigne une personne ou une maison, et la ligne indique qu’il y a des transactions entre elles. Cependant, c’est seulement dans des cas spéciaux que cette balance directe de comptes dispensa de l’emploi du numéraire ou d’un système plus complexe. En général, il y a un excédant de marchandises qui se porte dans une des deux directions, de sorte que le courant de l’argent se fait dans la direction opposée. Le manufacturier vend au commerçant en gros, celui-ci au détaillant, et le détaillant au consommateur. Mais, grâce à l’intervention du banquier, les transactions d’un grand nombre de particuliers, ou même de plusieurs branches de commerce, sont concentrées dans un même centre, et une grande quantité de paiements peuvent être balancés les uns avec les autres.

système d’une seule banque

Pour nous faire une idée claire du moyen par lequel les banques nous permettent de ne pas employer l’argent comme médium d’échange, nous devons suivre le développement du système depuis le cas le plus simple jusqu’à l’organisation complexe qui existe en Angleterre. Imaginons d’abord une ville isolée, n’ayant aucune relation appréciable avec le reste du monde, et possédant une banque unique, dans laquelle chacun des habitants a déposé ses fonds. Si une personne quelconque a veut faire un paiement à b, elle n’a pas besoin d’aller à la banque pour en retirer des espèces et les porter chez b ; elle peut remettre à b un chèque qui invite le banquier à verser au besoin les espè-