Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/215

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que groupe se balanceront, comme auparavant, sur les livres de la banque commune. Mais la plupart des transactions se croiseront, et aboutiront à une dette contractée par un banquier à l’égard de l’autre. Sans doute, il est fort probable que chaque banquier aura chaque jour des sommes a recevoir et des sommes à payer ; mais il ne s’ensuit pas qu’il doive les payer à ceux qui sont eux-mêmes ses débiteurs. La complication des relations de vient extrême ; ainsi quatorze banquiers peuvent former ou 91 couples différents dans chacun desquels il peut y avoir des dettes réciproques, et cinquante banques ne feraient pas moins de 1225 couples. Il en résulte que P peut se trouver débiteur de Q pour une balance considérable, tandis qu’il a, à peu de chose près, la même somme à recevoir de R ou de S. Un transport réel de monnaies dans de telles circonstances serait absurde ; il est évident qu’en étendant plus loin le système des comptes courants, on peut résoudre définitivement la difficulté. Il suffit que les différentes banques s’entendent pour désigner en quelque sorte une banque des banquiers qui conservera une partie des fonds de chaque banque ; les dettes mutuelles des banquiers seront alors balancées exactement comme si cette banque opérait pour des particuliers. Dans la figure suivante nous voyons quatre banques, P, Q, R, S, dont chacune a ses clients particuliers, mais qui sont mises en relation les unes avec les autres par la banque des banquiers, X.

P n’a pas besoin maintenant d’envoyer un commis pour présenter des liasses de chèques sur Q, R et S ; il peut les faire payer à la banque centrale, X, où ils seront portés au crédit de P ; puis réunis encore à de semblables liasses de