CHAPITRE XXI
le clearing-house.
Grâce au système des agences de Londres, les transactions des banques de la province sont, ainsi que nous l’avons vu, concentrées dans la cité de Londres comme dans un foyer. Le règlement des dettes-comptes réciproques de vingt-six principales banques de la cité est donc une affaire d’une importance et d’une gravité extraordinaires, puisqu’il s’agit là de régler définitivement les affaires d’une grande partie du globe. Dans une salle de dimensions médiocres, où l’on entre par un passage étroit qui vient du bureau de poste de King William Street, à Lombard Street, des dettes, qui se montent en moyenne, à peu près à vingt millions sterling par jour, sont liquidées sans qu’on emploie une seule pièce de monnaie, un seul billet de banque. Dans ces parages classiques de la finance, dans le voisinage de Lombard Street, ou pour mieux dire, dans cette salle même, le système du commerce par le papier a été porté tout près de la perfection. L’histoire des débuts du Clearing-House de Londres et de ses progrès est enveloppée d’obscurité, et il est fort à souhaiter que ceux qui en connaissent les incidents principaux les arrachent à l’oubli avant qu’il ne soit trop tard.
La première création du Clearing-House paraît remonter Juste à un siècle. Vers 1775. quelques-uns des banquiers de la cité louèrent une chambre où leurs commis devaient se réunir pour y échanger des effets et des billets, et régler leurs dettes mutuelles. La société était une sorte de club d’un