Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/270

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sur le marché monétaire. À moins que les effets publics ne soient envoyés a l’étranger, leur vente ne peut en aucune façon augmenter le stock de l’or dans le pays. L’encaisse doit être véritablement en caisse, et quoiqu’il puisse être fort commode pour les banquiers, d’employer ce mot d’une manière élastique et ambiguë, il ne peut quand on parle des dernières réserves du pays, signifier autre chose que de la monnaie d’or ou des lingots, ou des reçus donnés réellement en échange d’or ou de lingots, d’après le système de dépôt que nous avons exposé.

On a fait remarquer aussi, dans un excellent article du Bankers’ Magazine de février 1875, que le plan proposé n’aurait aucune efficacité, s’il n’était mis à exécution que par un groupe restreint de banquiers de Londres. Il faudrait que l’association comprit, d’une manière ou de l’autre, toutes les banques considérables des trois royaumes. L’immense commerce de l’Angleterre ne peut reposer sur une base solide, tant que la force de l’opinion n’imposera pas à chaque banquier la nécessité de conserver en caisse une réserve vraiment proportionnée à ses engagements. Peu importe qui conservera la réserve, pourvu qu’elle existe réellement sous la forme d’un dépôt de métal, qu’elle ne s’évapore pas par des placements « at call », et qu’elle ne soit pas déposée dans d’autres banques qui s’en servent librement. Si les banquiers ne s’entendent pas pour agir ensemble, il est certain que la sensibilité du marché monétaire augmentera ; et il est probable qu’il se produira de temps en temps des crises commerciales qui dépasseront même, par leur violence et leurs conséquences désastreuses, celle ; dont nous connaissons trop bien l’histoire.