sans parler de quelques autres objections, auraient beaucoup trop de valeur pour les petites transactions. La valeur de ces pierres précieuses croît, dit-on, comme le carré de leur poids, de sorte que nous ne pouvons établir aucune comparaison exacte entre elles et les métaux, dont la valeur est simplement proportionnelle au poids. Si nous admettons seulement qu’un diamant d’un carat (quatre grains) vaut 15 livres sterling, nous trouvons qu’il a, au même poids, 460 fois la valeur de l’or. Il y a aussi plusieurs métaux rares, comme l’iridium et l’osmium, qui auraient beaucoup trop de valeur pour servir de monnaie. L’or même et l’argent sont trop précieux pour la menue monnaie. Un penny d’argent pèse maintenant 7 grains 1/4, et un penny d’or ne pèserait qu’un demi-grain. Le joli jeton octogonal d’un quart de dollar, qui a cours en Californie, est la plus petite pièce d’or que j’aie jamais vue ; elle pèse moins de quatre grains, et elle est si mince qu’on l’enlèverait presque d’un souffle.
Destinée à circuler pour les besoins du commerce et à être tenue en réserve, la monnaie doit être difficile à détruire ou à détériorer. Il ne faut pas qu’elle s’évapore comme l’alcool, qu’elle se putréfie comme les substances animales, qu’elle tombe en poussière comme le bois, qu’elle se rouille comme le fer. Des objets faciles à détruire, comme les œufs, la morue sèche, le bétail, l’huile, ont sans doute servi de monnaie ; mais la monnaie de ce genre, après avoir servi à cet usage quelques jours, doit nécessairement être bientôt consommée. On ne peut donc conserver une grande quantité de denrées si peu durables, et leur valeur, par là même, doit être très-variable. Les différentes espèces de grains prêtent moins à cette objection ; car, une fois bien séchés, ils n’éprouvent, pendant plusieurs années, aucune détérioration appréciable.
Toutes les parties ou échantillons de la substance employée comme monnaie devront être homogènes, c’est-à-