dire présenter les mêmes qualités, de sorte que des poids égaux possèdent également la même valeur. Pour que nous puissions calculer sûrement à l’aide d’unités de nature quelconque, il faut que toutes les unités soient égales et semblables, afin que deux et deux ne manquent jamais de faire quatre. Si nous comptions en pierres précieuses, il arriverait rarement que quatre pierres eussent exactement la valeur de deux autres. Les métaux précieux eux-mêmes, à l’état natif, ne sont pas parfaitement homogènes, et sont mêlés les uns avec les autres presque dans toutes les proportions ; mais il n’y a pas là un grand inconvénient ; car l’essayeur détermine facilement la quantité de métal pur que contient chaque lingot. Par le raffinage et le monnayage les métaux sont ensuite ramenés à des titres presque égaux, de sorte que des poids égaux sont alors d’une valeur largement égale.
Une propriété étroitement unie à la précédente est la divisibilité. Sans doute toute matière est mécaniquement divisible, et presque à l’infini. Les pierres les plus dures peuvent être brisées, et l’acier peut être coupé par un acier plus dur. Mais il ne suffit pas que la matière de la monnaie puisse être divisée ; il faut encore que la valeur de la masse totale soit exactement la même avant et après la division. Si nous coupons une peau ou une fourrure, les morceaux auront, ordinairement, beaucoup moins de valeur que n’en avait le tout, excepté pour certains usages spéciaux ; il en sera de même pour le bois, la pierre et la plupart des autres matières dont la réunion est ensuite impossible. Mais on peut fondre de nouveau en une seule masse, dès qu’on le voudra, des morceaux de métal, et la dépense de l’opération, y compris la perte de matière, est très-faible pour les métaux précieux, puisqu’elle varie de un penny à deux par once. Ainsi, la valeur d’une pièce d’or ou d’argent est à peu près proportionnelle au poids du métal fin qu’elle contient.