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qu’on le doit. Il guérit les malades rien qu’en les touchant, et parfois sa seule présence suffit. Il chasse enfin les mauvais esprits. J’ai été témoin d’un de ces miracles.
Dans un petit village russe, un rabbi et ses disciples, revenant d’une noce, où le premier avait peut-être renouvelé le miracle de Cana[1], s’arrêtèrent dans une auberge pour y passer la nuit. Ils couchèrent tous dans une immense chambre dont, sans doute par oubli, la porte, donnant sur le corridor, avait été laissée entr’ouverte… Tout à coup, des murmures
- ↑ Je prie le lecteur de ne pas voir un persiflage dans ce que je dis. Les rabbis sont invités aux noces, non seulement pour bénir les nouveaux mariés, mais aussi pour faire acte de rabbi, c’est-à-dire pour accomplir quelque miracle. Le plus souvent cette occasion leur est offerte par des chrétiens eux-mêmes. Si, par exemple, des pierres lancées par ces derniers (chose qui arrive habituellement aux noces juives dans les villages de Russie) n’atteignent personne, c’est le rabbi qui, par sa présence, a protégé les enfants de Dieu ; s’il y a un ou deux blessés, c’est encore à lui que l’on doit de n’en avoir pas un plus grand nombre ; et si c’est le rabbi lui-même qui est estropié, alors satisfaction générale, car le maître, ayant souffert pour tout le monde, montera certainement au ciel.