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DICTIONNAIRE DES COMMUNES.

Gervais (Saint-), 483 hab., c. de Vinay. → Ruines d’un château. — Pont suspendu sur l’Isère.

Gières, 1,163 h., c. (Sud) de Grenoble.

Gillonay, 793 hab., c. de la Côte-Saint-André.

Goncelin, 1,561 hab., ch.-l. de c. de l’arrond. de Grenoble.

Grand-Lemps (Le), 1,981 hab., ch.-l. de c., arrond. de la Tour-du-Pin.

Granieu, 444 hab., c. de Pont-de-Beauvoisin.

Grenay, 580 hab., c. d’Heyrieu,

Grenoble, V. de 42,660 hab., sur l’Isère, à 211 mètres, par 45° 11′ 12″ de latit. et 3° 23′ 36″ de long. E., ch.-l. du départ. et de 3 cantons. → Grenoble est située dans la belle plaine du Graisivaudan, au pied du dernier escarpement du mont Rachais (1,070 mètres), sur l’Isère, qui la divise en deux parties inégales, à 3 kil. au-dessus du confluent du Drac. De ses ponts et de ses quais, mais surtout des forts qui la dominent, admirables points de vue. L’enceinte des fortifications, reconstruite de 1832 à 1836, au prix de 16 millions, et qui sera prochainement agrandie à l’ouest, comprend : sur la rive dr. de l’Isère, forts Rabot et de la Bastille (483 mèt. ; belles casemates ; entre eux vieille tour Rabot), des casernes et des bastions casematés, bâtis sur le versant du Rachais ; sur la rive g., des bastions casematés, deux ou trois lignes de fossés, des demi-lunes et des glacis. — Les portes sont au nombre de 10 : 2 sur la rive dr., la porte Saint-Laurent et la porte de France, dont le pavillon a été bâti par Lesdiguières ; 8 sur la rive gauche, les portes Créqui, Randon, Saint-Louis, de Bonne, des Alpes, Très-Cloitres, des Adieux et de l’Ile-Verte.

Il reste de l’époque romaine les fondations et les pans de murs de l’enceinte de Dioclétien et de Maximien. Les principaux de ces débris servent de base à une tour adossée à l’hôtel de ville et à l’abside de Notre-Dame.

L’église Saint-Laurent, souvent restaurée, date du xie ou du xiie s. ; l’abside, percée de trois fenêtres en plein cintre est décorée extérieurement de sculptures représentant deux serpents et des têtes d’hommes. La crypte (mon. hist.), qui remonte au temps de Charlemagne, a la forme d’une croix latine terminée à chacun des quatre bras par un hémicycle. 28 colonnes en marbre blanc, supportent la voûte ; différentes de forme et de hauteur, elles semblent avoir appartenu à un édifice plus ancien.

La cathédrale (mon. hist.), dédiée à Notre-Dame, offre des spécimens de toutes les périodes du roman et du gothique ; ses parties les plus anciennes (porche surmonté d’une lourde tour, clocher, piliers de la nef) sont du xie s. À l’intérieur, trois nefs ogivales, dont les clefs de voûte sont ornées de sculptures, et quatrième nef du xvie s., divisée en chapelles. Le splendide ciborium ou tabernacle (1455-1457), en pierre sculptée, dans le chœur, est surmonté d’un dais à trois faces qui le couronne d’une manière admirable. Ce monument, en pierre fine et dure, a 2 mèt. 80 de larg. sur 14 mèt. 34 d’élévation. À gauche du ciborium s’élève une sorte de portail ogival de la même époque. De l’autre côté du chœur, le tombeau de l’évêque Aimon Chissay date du xve s. Ailleurs, six bas-reliefs dorés, de la Renaissance, représentent des scènes de la Vie de la Vierge. Le tabernacle du maître-autel, en marbre blanc et noir, vient de la Grande-Chartreuse. La chapelle Saint-Hugues, remonte au xiie et au xiiie s.

L’église Saint-André, fondée par le dauphin Guigues-André, vers 1220, est du style de transition. Le clocher, en briques, est surmonté d’une flèche octogonale flanquée de clochetons. À l’intérieur se trouve le tombeau (xviie s.) de Bayard. — Sainte-Marie (peintures murales), appartenant aux Ursulines, renferme un beau retable et divers objets d’art intéressants.

Le palais de justice (mon. hist.), élevé sur une partie de l’emplacement du château des dauphins, a été établi par Louis XI et restauré par Louis XII et Charles IX, puis agrandi par Lesdiguières : une jolie chapelle du règne de Louis XII dont il ne reste que l’abside, sert aujourd’hui de cabinet au premier président. La façade principale (1561-1603) est ornée de colonnes et de pilas-