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INDUSTRIES ; MINES ; SOURCES MINÉRALES.

En 1896, les habitants ont récolté 259,850 hectol. de froment, 46,500 de méteil, 218,700 de seigle, 91,800 d’orge, 17,600 de sarrasin, 80,000 de maïs, 182,400 d’avoine, 520,800 quintaux de pommes de terre, 147,200 de betteraves fourragères, 11,115 de tabac, 1,260 de chanvre (filasse), 3,300 de graines de colza, 1,115,410 de foin, 412,800 de trèfle, 69,570 de luzerne, 171,600 de sainfoin, 13,400 de châtaignes, 9,160 de noix, 11,500 de pommes à cidre, 1,280 de feuilles de mûriers, 154,644 hectol. de vin et 14,258 de cidre.

La Savoie est moins boisée que jadis. Ses forêts n’ont pas été respectées, et maintenant plusieurs vallées, celle de la Maurienne entre autres, offrent beaucoup d’escarpements arides et désolés. Trop de montagnes nues y perdent peu à peu leur couche végétale, et ce qui fut pâturage ou forêt devient champ de pierres et traînées de débris. Le reboisement régénérerait la vallée de l’Arc et amoindrirait les crues des torrents qui ravagent la Maurienne. Les essences qui dominent dans les bois sont le sapin, le mélèze, le hêtre, le noyer, le chêne, le châtaignier, l’orme, le frêne, le pin. Les arbres fruitiers sont le pommier, le poirier, le châtaignier, le noisetier, le cerisier. Les châtaigneraies les plus remarquables sont celles de Mouxy et celles de la colline de Tresserve. Les châtaigniers, les noyers et les noisetiers croissent à 1,100 mèt. d’élévation ; les chênes, à 1,200 ; l’orme et le frêne, à 1,300 ; le sapin, à 1,500 ; le pin, à 2,200. — Enfin la Savoie, notamment le Mont-Cenis, forme une des régions botaniques les plus riches de la France.


XI. Industrie ; mines ; sources minérales[1].

Les produits minéraux de la Savoie sont extrêmement variés, mais l’exploitation n’en est pas très active. Ses mines, fort riches, de fer spathique (5,576 hect.) constituent l’un des quatre grands groupes de mines d’acier naturel en Europe, qui sont ceux de Styrie et Carinthie, ceux du Tyrol, ceux du pays de Siegen et ceux de Savoie. Les plus importantes mines de fer spathique de la Savoie se trouvent à Saint-Georges-des-Hurtières. La Société Schneider, du Creusot, y a fait exécuter des travaux considérables dans le but d’exploiter le minerai : 250 ouvriers y sont occupés à l’extraction du fer. On

  1. M. Victor Barbier, directeur des douanes, a publié sur les deux départements de la Savoie, un ouvrage très consciencieux, la Savoie industrielle, auquel nous avons emprunté d’utiles renseignements.