Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 1, éd. Marty-Laveaux, 1868.djvu/196

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A pris soudain la vengeance
Du serf, et dont la fureur
N’a point craint son Empereur,
Croyez que plustost l’espee
En son sang sera trempee,
Que pour un peu moins souffrir
A son deshonneur s’offrir.

SELEUQUE.
O sainct propos, ô verité certaine !
Pareille aux dez est nostre chance humaine.

 

== ACTE IV ==
<poem>

CLEOPATRE, CHARMIUM, ERAS, LE CHŒUR.

CLEOPATRE.
Penseroit doncq Cesar estre du tout vainqueur ?
Penseroit doncq Cesar abastardir ce cœur,
Veu que des tiges vieux ceste vigueur j’herite
De ne pouvoir ceder qu’à la Parque dépite ?
La Parque, et non Cesar, aura sus moy le pris,
La Parque, et non Cesar, soulage mes esprits,
La Parque, et non Cesar, triomphera de moy,
La Parque, et non Cesar, finira mon esmoy,
Et si j’ay ce jourdhuy usé de quelque feinte,
Afin que ma portee en son sang ne fust teinte,
Quoy ! Cesar pensoit-il quece que dit j’avois
Peust bien aller ensemble et de cœur et de voix ?
Cesar, Cesar, Cesar, il te seroit facile
De subjuguer ce cœur aux liens indocile ;
Mais la pitié, que j’ay du sang de mes enfans,
Rendoit sus mon vouloir mes propos t