Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 1, éd. Marty-Laveaux, 1868.djvu/195

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Soit qu’elle face sejour,
Ou bien que par la mort griesve
Elle se face plus briesve :
Celuy qui ard de desir
S’est tousjours senti saisir.

Arius de ceste ville,
Que ceste ardeur inutile
N’avoit jamais retenu,
Ce Philosophe chenu,
Qui deprisoit toute pompe
Dont ceste ville se trompe,
Durant nostre grand’douleur
A receu le bien et l’heur.

Cesar, faisant son entree,
A la sagesse monstree,
L’heur et la felicité,
La raison, la verité,
Qu’avoit en soy ce bon maistre,
Le faisant mesme à sa dextre
Costoyer, pour estre à nous
Comme un miracle entre tous.

Seleuque, qui de la Roine
Recevoit le patrimoine
En partie, et qui dressoit
Le gouvernement, reçoit,
Et outre ceste fortune
Qui nous est à tous commune,
Plus griesve infelicité
Que nostre captivité.


Mais or’ ce dernier courage
De ma Roine est un presage,
S’il faut changer de propos,
Que la meurdriere Atropos
Ne souffrira pas qu’on porte
A Romme ma Roine forte,
Qui veut des ses propres mains
S’arracher des fiers Rommains.


Celle dont la confiance