Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 1, éd. Marty-Laveaux, 1868.djvu/205

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epleu,
Pource qu’il semble
Qu’elle n’a peu
Que vivre ensemble,
Et que soudain
De nostre main
Luy faudra faire
Un mesme affaire.

 

== ACTE V ==
<poem>

PROCULEE, LE CHŒUR.

PROCULEE.
O juste Ciel, si ce grief malefice
Ne t’accusoit justement d’injustice,
Par quel destin de tes Dieux conjuré,
Ou par quel cours des astres mesuré,
A le malheur pillé telle victoire,
Qu’en la voyant on ne la pourroit croire ?
O vous, les Dieux des bas enfers et sombres,
Qui retirez fatalement les ombres
Hors de nos corps, quelle palle Megere
Estoit commise en si rare misere ?
O fiere terre, à toute heure souillee
Des corps des tiens, et en leur sang touillee,
As tu jamais soustenu sous les flancs
Quelque fureur de courages plus grands ?
Non, quant tes fils Jupiter eschellerent,
Et contre luy serpentins se meslerent.
Car eux, pour estre exemps du droit des cieux,
Voulurent mesme embuscher les grands Dieux,
Desquels en fin fierement assaillis,
Furent aux creus de leurs monts recueillis,
Mais ces trois ci, dont le cach