Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 2, éd. Marty-Laveaux, 1870.djvu/331

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

Toutes les charges embraſſer :
Les autres ſe voulant ſentir
Du meſpris qu’on fait à leur race
Pour les premiers aneantir
Affrontent l’audace à l’audace :
Et CHRIST (qui n’en peut mais) eſt pris
Pour bon droit, ou pour couleur belle :
Nos brouilleurs ſont de la querelle,
Par icelle épians leur pris.
Meſme ainſi que maint enflammeur,
Aſpre & plein de pedanterie,
Retenant de ſa vieille humeur
D’eſchole ou bien de moynerie :
Ou d’autre coſté maint criart,
Qui dedans ſa chaire extermine
Et bruſle vn chacun, & mutine
Le peuple, par zele ou par art :
Ou taſche à faire des diſcords
Des grands, leur proffit, & leur gloire,
Et du ſang des grands hommes morts,
Couronner en fin leur victoire.
Pluſieurs ſeigneurs (peut-eſtre) auſſi
Ont taſché par telle diſpute,
De frapper le blanc de la butte,
Où ils tiroyent deuant ceci.
Les aucuns pour hauſſer leur rang,
Les autres pour chercher vengeance :
Les vns pour ſ’aſſouuir de ſang,
Dont meſme l’enorme abondance
Aſſez encor ne les repaiſt :
Ceux-ci ont la mutinerie
De nature, & la pillerie
Plus que Dieu meſme à ceux-là plaiſt.
Quant à maint autre, ou à credit,
Ou par quelque pique legere,
Ou par des grands n’eſtre point dit
Auoir vne ame caſaniere :
Ou par vn deuoir, dont il ſent