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le robinson suisse.

en découvrit une dont la tige renfermait une eau limpide et délicieuse à boire. Je regrettai beaucoup de ne pas savoir le nom de cette plante, qui nous fournit à tous de quoi nous désaltérer.

Enfin, nous atteignîmes nos calebassiers : c’eût été un plaisir de voir avec quelle ardeur et quelle habileté mes enfants fabriquaient des vases de toutes formes, des assiettes, des cuillers, des gourdes, des bouteilles, même des nids pour nos pigeons et des ruches.

On décida ensuite qu’on ferait cuire le crabe sans tarder. Mais il fallait de l’eau, et nous n’avions plus dans cet endroit nos plantes à fontaine, comme disait Ernest ; je m’avançai donc dans le bois avec mes enfants pour tâcher de découvrir quelque ruisseau. Tout à coup Ernest, qui marchait en avant, s’écria :

« Un sanglier ! un sanglier ! »

Nous nous lançâmes dans la direction qu’il nous montra, et bientôt nous vîmes nos chiens qui venaient de notre côté, tenant par les oreilles, non pas un sanglier… mais notre truie, qui s’était évadée. Nous la débarrassâmes de ses deux ennemis, et elle ne tarda pas à fouiller tranquillement la terre autour de nous.

Notre attention fut attirée alors par une espèce de petites pommes qui tombaient des arbres environnants, et que la truie et les chiens avalaient avec avidité. Comme je ne connaissais aucunement ce fruit, je défendis à mes enfants d’en manger.

Je leur dis de mettre quelques-unes de ces pommes dans leurs poches : mon intention était de les faire goûter au singe, notre expérimentateur ordinaire.

Cependant nous cherchions toujours à trouver de l’eau, et j’envoyai Jack vers un massif de rochers où j’espérais qu’il découvrirait, soit une source, soit un ruisseau. Son excursion ne fut pas longue : il revint vers nous pâle, tremblant, et nous dit :