Ernest eut, comme vainqueur à la course, une montre d’or semblable à celle de Fritz.
On donna à Jack, pour prix d’équitation, une cravache anglaise et une paire d’éperons.
François reçut, comme encouragement, une paire d’étriers et un long fouet en peau de rhinocéros du Cap.
Ces récompenses distribuées, j’offris, à mon tour, un prix à la bonne mère de famille. C’était un nécessaire, contenant tous les objets utiles à une femme : dé, aiguilles, épingles, étui, ciseaux, couteau, dévidoir en acier, etc., etc.
Ma femme me remercia pour ce cadeau auquel elle était loin de s’attendre : j’avais caché jusqu’alors ce nécessaire avec grand soin pour lui ménager une petite surprise.
Des vivats retentirent dans l’air ; nos enfants aidèrent leur mère à descendre de son trône, l’embrassèrent et la couvrirent de caresses ; nous rentrâmes dans nos chambres après avoir récité pieusement, comme à l’ordinaire, notre prière du soir. Un doux sommeil répara les forces de mes fils.
Peu de temps après cette fête, je me rappelai que nous approchions de l’époque où, l’année précédente, les ortolans, les grives et les geais nous avaient fourni une chasse si abondante ; il ne fallait point négliger une ressource si utile. Nous interrompîmes donc nos travaux de construction, repris avec activité depuis le retour de la belle saison, et nous préparâmes tout pour notre expédition ; seulement je ne voulais pas dépenser autant de poudre que par le passé, et je cherchais même le moyen de prendre beaucoup d’oiseaux sans brûler une amorce. Je me souvins fort à propos que les habitants des îles Pelew composent avec du caoutchouc durci dans l’huile une sorte de glu très-tenace avec laquelle ils prennent des paons et des coqs d’Inde. Jack et Fritz reçurent donc l’ordre de se rendre aux arbres à résine élastique. Nous avions eu soin, dans une de nos dernières excursions, de faire à une douzaine de ces arbres plusieurs fentes profondes pour faciliter la sortie du liquide visqueux. Des