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le robinson suisse.

Nous fîmes un déjeuner aussi rapide, mais plus substantiel que le souper de la veille. Après une si longue absence, nous avions grand désir de nous retrouver à Felsheim, dans notre chère habitation. Aussi personne ne se plaignit de la chaleur, pourtant très-forte, quand je donnai le signal du départ ; après deux heures de marche nous rentrâmes triomphants dans notre château, que nous ne voulions pas abandonner de longtemps.




CHAPITRE XXXI

Travaux intérieurs de toutes sortes. — Répartition de nos richesses. — Éducation de l’autruche. — Fabrication de l’hydromel et du vinaigre. — Préparation des peaux d’ours. — Mes essais de chapellerie. — Le bonnet de François.

À peine étions-nous arrivés, que ma femme, en bonne ménagère, commença par balayer, épousseter, remettre chaque chose en ordre, donna enfin partout ce coup d’œil de la maîtresse de maison qui seul peut maintenir l’ordre et la propreté. Les deux plus jeunes l’aidèrent dans ces soins, qui l’occupèrent, du reste, tellement, que nous fûmes obligés ce jour-là, de nous contenter d’un dîner froid.

Pendant ce temps, Fritz, Ernest et moi déballions notre butin et voyions à donner à chaque objet sa place déterminée et sa destination précise. Avant tout, l’autruche fut attachée aux deux colonnes de bambous qui soutenaient notre péristyle, et peu à peu nous laissâmes à la corde plus de longueur avant de soumettre notre captif au traitement nécessaire pour l’apprivoiser complètement.

Ensuite nous fîmes subir aux œufs l’expérience de l’eau tiède : quelques-uns allèrent au fond, ce qui indiquait que le