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le robinson suisse.

à trouver l’arbre qu’il me fallait. Il avait deux pieds de diamètre à sa base ; je lui fis une marque comme les bûcherons, et j’allai quelques pas plus loin prendre de la terre glaise. Quand tout fut terminé, je repris la route de l’habitation, où j’arrivai encore avant les enfants, bien qu’ayant dépassé l’heure du dîner.




CHAPITRE XXXIII

Inquiétudes de ma femme. — Retour des enfants. — Leurs exploits. — Nouvelle invention pour le dépouillement des peaux d’animaux. — Fabrication de foulons. — Nouveau système de récolte d’après les méthodes italiennes.

À mon retour, je trouvai ma femme fort inquiète : elle craignait qu’il ne fût arrivé quelque accident aux absents. Cette bonne mère avait pour toute la famille une sollicitude telle, qu’elle voulait savoir sans cesse où était chacun de nous. Le moindre retard lui causait de véritables tourments. Je cherchai à la rassurer en lui faisant observer que ses enfants commençaient à grandir et à se fortifier ; que Fritz, particulièrement, était presque un jeune homme, et qu’il fallait lui pardonner si quelquefois, par ce besoin de liberté si naturel à son âge, il oubliait de nous demander l’autorisation de s’éloigner un peu. « J’aime à croire, lui dis-je en finissant, qu’aucun d’eux ne court de dangers. Je mets ma confiance en la Providence céleste, sachant bien qu’elle pourra les protéger plus efficacement qu’une armée entière. S’ils veulent quelque chose, ajoutai-je, ce sera un bon repas à leur retour ; car ils n’ont pas emporté de provisions, et je crois qu’ils apprécieront d’autant mieux notre cuisine, qu’ils auront été obligés, pendant la journée, de se contenter de ce qu’ils auront trouvé. »