cochons et le lieu où ils avaient reçu leur châtiment. Quand nous fûmes arrivés à l’arbre marqué, je fis monter Fritz et Jack au sommet pour abattre les branches les plus longues, afin qu’elles ne s’accrochassent pas dans la chute aux arbres voisins. En même temps ils attachèrent au sommet deux cordes dont les extrémités restées libres furent fixées à une assez grande distance pour n’avoir rien à craindre en cas que nous ne fussions pas maîtres de diriger la chute du tronc. Puis, avec une scie horizontale, mais dont les deux manches étaient perpendiculaires à son axe, nous opérâmes des deux côtés une section un peu inclinée. Ensuite chacun se mit à tirer fortement sur la corde. Bientôt l’arbre craqua, puis, après avoir chancelé un instant, tomba lourdement à terre sans aucun accident.
Nous le sciâmes aussitôt de quatre pieds en quatre pieds. Les branches furent également sciées, et nous obtînmes ainsi des bûches de plus petite dimension dont quelques-unes étaient recourbées ; le reste fut laissé au soleil afin d’être séché avant de servir pour alimenter notre feu.
Ce travail ne s’acheva pas en un jour : nous fûmes obligés d’y revenir le lendemain. J’avais six blocs et une assez grande quantité de bûches droites ou tortues. Je plaçai une de celles-ci au milieu de la surface supérieure de chacun des grands blocs. À l’extrémité je fixai par une entaille une traverse horizontale qui se mouvait comme le fléau d’une balance, et dont une moitié était au-dessus de l’axe. À cette moitié j’adaptai un marteau de forme conique dont la tête revenait aboutir au centre de la grosse poutre, que je creusai un peu dans cet endroit. À l’autre branche du fléau, je plaçai une pelle à puiser, et je diminuai le poids de ce bras de levier de façon cependant qu’en remplissant la pelle d’eau il se trouvât plus lourd que l’autre.
Voici alors la manière dont la machine fonctionnait : quand la pelle était vide, le marteau, plus pesant, la soulevait ; mais, si on venait à la remplir d’eau, alors, au contraire, la