pêches de Sydney-Cove et de Waldegg sont en retard ; mais, la poste n’étant arrivée que fort avant dans la nuit, le courrier n’a pu être distribué que ce matin. »
Ce discours solennel nous fit rire, ma femme et moi, et, pour me prêter à la plaisanterie, je répondis avec tout le sérieux d’un chef haut placé :
« Eh bien, monsieur le secrétaire, faites-nous lecture de ces dépêches ; nous apprendrons avec un vif intérêt ce qui a pu survenir de nouveau dans la capitale et les autres provinces. »
Ernest nous fit une profonde inclination, et, dépliant son papier, nous lut la dépêche suivante :
« Nous apprenons avec déplaisir que trente aventuriers faisant partie de votre colonie se sont éloignés du centre de l’établissement pour vivre du produit de leur chasse au grand détriment du gibier gros et petit, entretenu pour les chasses de la province. Il paraît, de plus, si nous sommes bien informé, qu’une troupe d’hyènes aussi nombreuse que redoutable a fait invasion dans les propriétés des colons, et y cause de graves désordres. Veuillez, en conséquence, aviser à faire rentrer les chasseurs dans la colonie, et en même temps prendre les mesures que vous jugerez convenables pour mettre un terme aux ravages des animaux féroces et assurer la tranquillité des colons. Je prie Dieu, monsieur et cher gouverneur, de vous avoir, vous et votre famille, en sa sainte et digne garde.
« Donné à notre quartier général de Sydney-Cove, le douzième du courant mois, année de la colonie trente-quatre.