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Ceux qui n’étoient d’aucun parti étolent persécutés par tous les deux ; ainsi la diversité de factions introduisit toutes sortes de maux dans la Grèce. La franchise et la probité en furent bannies avec risée ; toute espèce d’ordre fut renversé, et la nature humaine s’étant rendue maîtresse des loix, elle qui a coutume de les enfreindre dans leur plus grande vigueur, fouloit aux pieds la justice, et semblent s’enorgueillir de sa supériorité».

M. Hume a recueilli dans l’histoire de Diodore de Sicile une notice des exils ou massacres qui eurent lieu pendant une soixantaine des plus belles années de la Grèce. Cette liste est curieuse : de Sybaris, 500 nobles bannis ; de Chio, 600 citoyens ; à Ephèse, 340 tués, 1 000 bannis ; Cyréniens, 500 nobles tués, tout le reste banni ; Corynthiens, 120 tués, 500 bannis ; 300 Bœotiens bannis par Phœbidas. Après le désastre des Lacédémoniens, la démocratie fut rétablie dans plusieurs villes, et l’on exerça sur les nobles de terribles vengeances ; mais les nobles bannis reparurent, massacrèrent leurs adversaires à Phiales, à Corinthe, à Mégare, en Phliasie, où ils tuèrent 300 hommes du peuple, lequel venant encore une fois à se