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judicieux et le plus sage ; la parenté étoit un obstacle à la société ; les associations n’étoient point formées pour prospérer ensemble par des moyens honnêtes et légaux, mais pour s’enrichir par la rapine et le mépris de toute loi ; la confiance n’étoit que la complicité pour des projets criminels ; on aimoit mieux avoir à se venger que se garantir d'une injustice ; le parjure n’étoit qu’un heureux tour d’adresse ; les frippons triomphoient, et la seule honte consistoit à être dupe. La source de tous ces maux étoit dans le désir de commander, causé par l’avarice et l’ambition. Des hommes puissans, les uns sous prétexte d’entretenir l’égalité démocratique, les autres sous celui de rendre à ces villes le lustre de l’aristocratie, y fomentoient, pour leurs vues particulières, un esprit de haine et de dissension. Ils n’avoient devant les yeux ni la justice ni l’intérêt de l’état, mais seulement leur passion qu’ils essayoient d’assouvir par des condamnations extraordinaires et des cruautés inouies. Ni la foi ni la religion n’avoient lieu dans les traités ; on ne cherchoit qu’à se surprendre l’un l’autre sous ce prétexte ; et qui savoit le mieux tromper étoit le plus estimé.