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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/100

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croquis exacts, des mesures et des notes copieuses, s’efforçant par des recherches originales de déterminer les dates, les sources et l’origine de chaque fragment — chapiteaux, balustres, colonnades, — littéralement les pierres et non pas les monuments de Venise.

Il y passa, en travaillant ainsi, les quatre mois d’hiver et revint au printemps de 1850 pour écrire le premier volume et préparer les illustrations. Pour ces dernières, il recourut aux meilleurs graveurs de l’école anglaise avant la décadence produite par la reproduction photographique. Ces morceaux exquis sont encore fort recherchés et ajoutent beaucoup à la valeur bibliographique de la première édition. Ruskin présida lui-même aux gravures d’après ses propres dessins, les portant au plus haut point de perfection et y ajoutant à l’occasion de nouvelles touches et des ombres délicates. En réalité, il fonda une véritable école de graveurs qui, en dépit de son excès de raffinement, sera toujours l’honneur de l’art anglais. Son rôle personnel comme auteur des dessins originaux et maître incontesté de l’école qui les reproduisit, le consacre comme le véritable créateur de ces gravures exquises sous leur forme définitive.

Pendant qu’il travaillait ainsi, surtout à Londres — où il résidait alors dans Park Street fréquentant même la cour et la société — Ruskin pu-