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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/99

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les dix années de 1850 à 1860 furent, « en grande partie, gaspillées en travail inutile » et il relate ses souvenirs dans son journal à sa manière ordinaire :

« 1851. Mort de Turner ; c’est le temps de mon principal travail à Venise à propos des Pierres de Venise. »

« 1852. Fin de mon travail à Venise. Le livre terminé cet hiver. Six cents pages in-quarto de notes, soigneusement écrites, maintenant sans utilité. Presque autant de croquis et de dessins, inutiles eux aussi. »

Mais ici, comme dans tout le reste de son autobiographie, nous ne devons pas oublier qu’elle fut écrite près de quarante ans après les événements ; que ses dernières années furent souvent des années de tristesse, de dénigrement de lui-même et de rétractation, enfin que nous ne devons pas prendre trop au pied de la lettre ce qu’il écrivit de mémoire sur lui-même après sa longue maladie de 1878. Les Pierres de Venise furent, en somme, de tous ses ouvrages le plus rapidement exécuté et le plus complet. Il arriva à Venise en novembre 1849 et s’y installa avec sa femme ; il s’absorba dans l’étude la plus minutieuse du Palais Ducal, de Saint-Marc et des autres édifices, prit des