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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/104

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Un des effets les plus remarquables de ses études a été l’intérêt qu’elles ont éveillé pour l’Architecture byzantine, si proche parente de la vénitienne, et que, de nos jours, on tend bien plus a étudier et à adapter que les véritables modèles vénitiens. Il n’apparaît pas que Ruskin ait saisi la relation existante entre les arts et les monuments qu’il voyait à Venise et leurs véritables sources : l’école byzantine ou le génie grec. Le demi-siècle écoulé depuis l’époque où il écrivit a projeté un flot de lumière sur l’histoire de l’Art byzantin et l’influence rayonnante qu’il a exercée sur toutes les formes de l’art en Occident. C’est cependant une preuve remarquable de la perspicacité et du génie de Ruskin que, longtemps avant les études spéciales poursuivies dans l’Italie méridionale et sur les bords de la Méditerranée qui nous ont apporté tant de renseignements nouveaux, il semble n’avoir rien avancé que ces études récentes soient venues réfuter et il paraît même avoir sur certains points implicitement pressenti la vérité.

Le bel enthousiasme avec lequel en maint passage des Pierres de Venise, Ruskin plaide la cause de la libération de l’ouvrier de la dégradante monotonie et de la répétition mécaniques, a produit des effets indirects et très étendus et là même où l’on ne s’occupe pas le moins du monde des styles en Architecture. Ce livre est comme une introduction à sa