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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/130

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de l’art, il en venait toujours a considérer la condition sociale des travailleurs et la vie des artisans. En 1857, à Manchester, il fit sur « l’Économie Politique de l’Art » une conférence qui est maintenant comprise dans le volume intitulé A Joy for Ever et qui appartient bien a sa nouvelle carrière de réformateur social. Il entreprit en même temps la tâche formidable de cataloguer, de choisir et d’exposer la masse considérable des dessins et des croquis de Turner légués à la nation. Il y avait là près de 20,000 fragments entassés dans des portefeuilles et des cartons. Ce fut un travail absorbant qui dura six mois et personne au monde n’aurait pu si bien en venir à bout ; Ruskin fit un catalogue complet de tous ces dessins et de toutes ces esquisses.

Pendant tout le cours des années 1858 et 1859, il donna constamment des conférences un peu partout, travailla à Oxford et à Cambridge, aidant à organiser l’Extension Universitaire et à embellir le nouveau musée d’Oxford, prêchant à Manchester, à Bradford ou à Cambridge le nouvel Évangile du travail artistique et chaque fois avec l’idée de plus en plus précise et la plus ardente conviction que l’Art, sous toutes ses formes, n’est jamais que la manifestation d’une existence individuelle et sociale saine — que la vie du corps politique est pour nous tous le problème dominant.