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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/145

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qui sont dépourvus d’imagination, de sensibilité et enfin les ignorants ; les pauvres seront ceux qui sont tout à fait fous, ceux qui sont tout à fait sages, les paresseux et les insouciants, les humbles, les méditatifs et les sots, les imaginatifs, les sensitifs, les gens bien informés et les imprévoyants, ceux qui sont irrégulièrement et impulsivement pervers, les coquins maladroits, les voleurs sans malice et enfin ceux qui sont tout à fait justes, bons et miséricordieux. » Et le morceau se termine par ces mots : « La seule richesse, c’est la vie ; la vie avec toutes ses facultés d’amour, de joie et d’admiration. Cette contrée est la plus riche qui nourrit le plus grand nombre d’êtres humains nobles et heureux. »

C’est la toute l’économie politique de John Ruskin ; et elle se ramène à ceci : les conditions qui produisent la richesse sont mêlées de façon inextricable aux conditions générales qui donnent au corps politique la santé et la noblesse. Cette grande et opportune vérité n’a jamais été exposée avec une éloquence plus incisive, ni prêchée avec une plus intense conviction. Il n’est pas nécessaire de s’étendre sur les erreurs et les exagérations que l’on trouve dans ce livre comme dans les autres ouvrages de Ruskin. Il y a la de la fantaisie qui confine au fantastique quoique à un degré moindre que dans ses autres ouvrages. L’attaque contre